Biden hors de la course et Kamala Harris probable candidate : l’électrochoc dont les Démocrates avaient besoin ?

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La décision du président Joe Biden de se retirer de la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle avait certainement un caractère inévitable.

Pourtant, il est sans précédent dans l’histoire moderne qu’un président en exercice se retire d’une course à la présidence aussi tard dans le processus électoral. Nous sommes vraiment en terrain inconnu.

Alors, à quoi faut-il s’attendre à partir de maintenant – et qu’est-ce que cela signifie pour les Démocrates et pour Donald Trump, le candidat républicain ?

Les Démocrates vont-ils s’unir derrière Kamala Harris ?

Biden a apporté son soutien à sa vice-présidente et co-lisitère Kamala Harris, dont il souhaite qu’elle soit la candidate démocrate. Il aurait été politiquement impensable que Biden ne fasse pas cette déclaration, car cela aurait remis en cause sa propre décision de choisir Harris comme colistière lors de la campagne de 2020.

Le soutien du président sortant aura également un impact important sur les décisions à venir du Parti démocrate. Quiconque défie Harris aujourd’hui pourrait bien s’attaquer à l’establishment du parti, qui ne peut pas se permettre d’apparaître désuni à ce stade de la campagne.

Il semble donc probable que les Démocrates s’uniront derrière elle en tant que candidate.

Mais personne ne peut exclure qu’un autre candidat à la présidence se fasse connaître au sein du parti et défie Harris. Cela dépendra en grande partie de l’image qu’elle va renvoyer et des réactions plus générales à son égard au cours des prochains jours. Les rivaux potentiels ne manquent pas.

Nous entrons également dans une ère de questionnements importants sur la capacité de Kamala Harris à gagner une campagne électorale contre Trump. Ne serait-ce que parce que, aux États-Unis, le fait d’être femme noire demeure malheureusement un handicap lorsqu’on est engagé dans la course à la Maison Blanche.


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Il existe une crainte très réelle au sein du Parti démocrate concernant l’éventualité d’une victoire de Trump et de ce que cela signifierait pour le pays. Les Démocrates veulent donc présenter le candidat qui a le plus de chances de le battre, et doivent décider si Harris est la mieux placée.

Quels sont les risques et les avantages potentiels pour les Démocrates ?

Les risques sont assez évidents. La nature sans précédent de cette décision et la façon dont elle peut ébranler le parti suscitent déjà des inquiétudes.

L’un des risques est que Kamala Harris ne soit pas au final la bonne candidate et qu’elle ne remporte pas la course à la présidence. Certains ne manqueront pas d’évoquer l’échec de sa première campagne présidentielle en 2020.

Les risques pour la politique américaine et la campagne à venir sont également importants, sachant que l’on peut craindre des attaques au vitriol contre une femme noire tête de liste des Démocrates.

Mais il est également tout à fait possible que ce rebondissement représente exactement ce dont les Démocrates avaient besoin. Le parti a sombré dans le désespoir et la désunion après la performance de Joe Biden lors du débat contre Donald Trump le mois dernier. Puis est intervenue la tentative d’assassinat de l’ancien président qui a rassemblé les Républicains. Dans un récent sondage, les deux tiers des Démocrates ont déclaré qu’ils pensaient que Biden devait se retirer de la course.

Étant donné que Biden et Trump sont si mal-aimés de la population américaine, la candidature d’Harris (et de son colistier, qui reste à déterminer) pourrait représenter une occasion en or pour les Démocrates.

L’un des principaux atouts de Kamala Harris réside dans la question cruciale des droits en matière d’avortement. Jusqu’à présent, elle s’est emparée de cette question au cours de la campagne, car Joe Biden, en tant que catholique fervent, avait du mal à aborder l’avortement d’un point de vue politique – et ce fut particulièrement flagrant au cours du débat télévisé.

Cette question pourrait être un facteur extrêmement mobilisateur lors des élections de 2024, comme ce fut le cas lors des élections de mi-mandat de 2022. En ce cas, Harris aurait un avantage significatif pour persuader la base démocrate, mais aussi les indépendants et républicains modérés, de se rendre aux urnes.

En quoi cela changerait-il les calculs de Trump ?

En supposant que Harris devienne la candidate, le choix de J. D. Vance par Trump comme colistier pourrait se révéler être une erreur. À l’instar d’une grande partie du mouvement qui soutient Trump, Vance est un adversaire acharné de l’avortement et est favorable à l’adoption de nouvelles réglementations sur les droits reproductifs.

Il pourrait s’agir d’un point de vulnérabilité pour Trump, qui n’obtient pas d’aussi bons résultats auprès des électrices qu’auprès des électeurs.

L’équipe de Trump en est parfaitement consciente, et elle avait commencé à faire campagne contre Harris avant même l’officialisation du retrait de Biden.

Certaines attaques de la droite contre Kamala Harris ont déjà été empreintes de misogynie et de racisme. Par exemple, le New York Post a publié au début du mois une tribune affirmant que Kamala Harris serait la première « présidente DEI » du pays, en référence au principe « Diversité, Équité, Inclusion » employé dans de nombreuses entreprises et organisations, et perçu par l’auteur de la tribune comme l’origine de tous les maux de l’économie américaine, car cela promouvrait à des postes de responsabilité des personnes inaptes à exercer ces fonctions, sélectionnées uniquement parce qu’elles appartiendraient à diverses minorités. Y associer de façon méprisante une éventuelle présidence Harris est, en creux, une façon de refuser que toute personne qui n’est pas blanche et qui n’est pas un homme accède à la fonction suprême.

Trump s’est fait connaître au niveau national en menant le même type de campagne raciste contre la présidence de Barack Obama.

Même si l’entourage de Trump pourrait lui conseiller de ne pas aller plus loin dans cette voie, lui-même est suffisamment imprévisible pour persévérer, se disant que cela lui permettra de galvaniser la base de son électorat.

Ce qui est sûr, c’est que la politique américaine traverse une période dangereuse et incertaine, et que les mois qui nous séparent de la présidentielle seront marqués par une tension sans précédent.

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